Logiques Publiques
éviter la souffrance au travail

Vigilance absolue pour prévenir les risques psychosociaux dans le cadre de la reprise d’activité

Le travail constitue l’un des socles fondamentaux des pays développés. Il joue un rôle social intégrateur privilégié dans nos sociétés et demeure un instrument essentiel d’autonomie et de réalisation personnelle des individus.

C’est parce que le travail est porteur de toutes ces promesses, qu’il peut, dans des conditions négatives, être source de souffrances spécifiques, de destruction très profonde.

L’arrêt brutal des activités à la mi-mars 2020 et la mise en place du confinement pour faire face à une crise sanitaire inédite ont profondément désorganisé les modes de fonctionnement des collectifs de travail.

Une grande majorité des salariés ont été placés en situation de chômage partiel, parfois du jour au lendemain en étant parfois coupés de tous liens avec leur DRH et leur entreprise. Ces derniers ont pu nourrir le sentiment d’une réelle inutilité couplée très souvent à une forte incertitude quant à leur retour au travail.

D’autres, moins nombreux, ont été mobilisés durant toute la crise, trop parfois, et ont accumulé une vraie fatigue liée à l’exécution d’un travail en mode dégradé et à des exigences physiques, psychiques et émotionnelles très fortes.

Ces situations, dans un cas comme dans l’autre, portent en germe différents facteurs de risque psychosociaux qu’il convient d’intégrer dans les nouvelles organisations du travail et les nouvelles formes de coopérations qui se mettent en place.

A l´heure de la reprise d’activité et de la mise en place par les entreprises des dispositions du Protocole National de déconfinement de juin 2020, il revient aux équipes de direction et aux DRH de réorganiser le retour progressif à l’emploi des salariés et les nouvelles formes de coopération internes. La mise en place des nouvelles mesures sanitaires, la remobilisation de tous les salariés (les plus sollicités durant la crise comme ceux restés éloignés de leur travail ), la régulation de la charge de travail et la prise en compte des préoccupations individuelles et collectives exprimées, sont autant de sujets fondamentaux sur lesquels les directions d’entreprises sont attendues.

La tâche n’est pas aisée.

Dans ce contexte, il est urgent que les équipes de direction, les DRH et la ligne managériale soient particulièrement vigilantes en matière de prévention des risques psychosociaux.

A cet égard, plusieurs points d’attention doivent plus particulièrement appeler leur attention sur les mesures susceptibles de réduire les facteurs de risques pour la santé dans le cadre du retour à l’emploi des salariés.

7 mesures clés pour faciliter le retour au travail des salariés

  • Une attention renforcée aux équipes en leur offrant les conditions leur permettant d’effectuer un travail de qualité ;
  • Le soutien à la réalisation du travail par la fixation d’objectifs clairs et réalisables et la mise à disposition des ressources permettant aux équipes de les atteindre;
  • Une réflexion approfondie sur l’organisation du travail et la nécessaire régulation de la charge de travail ;
  • La diminution des contraintes inutiles et la responsabilisation des équipes;
  • Le développement par les managers de l’écoute active des équipes via la mise en place de protocoles de repérage précoce et systématique de la souffrance au travail et la mise en place de dispositifs de soutien psychologique aux collaborateurs en difficulté ;
  • L’amélioration de la diffusion de l’information interne et l’organisation de points fréquents sur les nouvelles mesures barrières et de précaution ;
  • La mobilisation des préventeurs de l’entreprise en interne, si celle-ci en dispose, et de la médecine du travail afin de les placer au cœur des décisions et les associer pleinement à la mise en place de la stratégie de prévention interne.